La Société Sain Jean-Baptiste est une association fondée originellement pour la protection de la langue française et par la suite, pour l’indépendance du Québec. Ligue patriote depuis sa création en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste soutenait la cause des droits des Canadiens français dans le Bas-Canada. Plusieurs régions du Québec ont fondé leur propre ligue Saint-Jean-Baptiste, indépendantes les unes des autres dans leur organisation, mais unies dans les idées. C’est le cas pour la région du diocèse de Sherbrooke, mais aussi de Montréal, du Centre-du-Québec ou encore de la Mauricie.
La société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke a été mise sur pied en 1858. À cette époque, les francophones étaient alors peu nombreux sur le territoire sherbrookois. L’élite francophone d’alors va sentir le besoin de s’unir et de s’affirmer dans cet univers anglophone.
De 1858 à 1874, la Société entreprit surtout d’organiser pour les francophones des célébrations entourant la fête de la Saint-Jean-Baptiste. La première fête nationale organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste le 24 juin 1858 avait pour devise : « Rendre le peuple meilleur ». Elle s’était dotée d’une bannière, de couleur blanche et verte, entourée d’une guirlande de feuilles d’érable avec un castor tenant une image de saint Jean-Baptiste. La Société s’est également approprié la chanson populaire «Vive la Canadienne» comme air national.

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À partir de 1874, une refonte des règlements généraux de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal amène celle de Sherbrooke à faire de même. À compter de cette année-là, la société élargit ses champs d’activités, proposant notamment à ses membres des séances de discussions autour de thématique tant scientifiques que littéraires. Cependant, ce projet de séances littéraire fut de courte durée, puisqu’il prit fin à peine trois ans après son implantation, en 1877. Avec l’arrivée en 1874 de Mgr Antoine Racine, premier évêque de Sherbrooke, des efforts importants ont été faits pour valoriser et encourager la colonisation des Cantons de l’Est par la population canadienne-française. La Société Saint-Jean-Baptiste appuya ce développement en offrant un soutien aux familles souhaitant s’établir sur le territoire et en participant au financement et à la construction d’églises ou d’écoles catholiques.
L’année 1939 marque une étape important pour la Société puisque la réorganisation de l’administration diocésaine, de même que le regroupement des effectifs dans la Société amènent les différentes branches de la Société Saint-Jean-Baptiste du territoire à fusionner sous la nouvelle appellation Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke. Cette réorganisation a d’ailleurs permis à l’organisation d’avoir une plus grande voix sur la place publique.
En 1958, la Société Saint-Jean-Baptiste célébrait ses cent années d’existence. À cette occasion, ses membres organisent des célébrations entourant la Saint-Jean-Baptiste qui dureront plus de cinq jours, tel que nous pouvons le voir avec le dépliant préparé pour l’événement.


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Bien que la chanson « Vive la Canadienne » est l’air national adopté par la Société Saint-Jean-Baptiste, la branche du diocèse de Sherbrooke c’est doté de son propre hymne. C’est grâce au travail de composition de Mgr Maurice O’Bready et à la musique de Marcel Lambert que cet hymne a pu être chanté lors des célébrations du 24 juin.

Depuis 1939, la Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke continue toujours de promouvoir l’instruction et l’éducation, en plus de d’encourager, de diriger et de réaliser des initiatives liées à la culture francophone dans la région. Chaque année, elle remet de nombreux prix dans le domaine de la littérature, du journalisme, de la musique, des sports, de l’engagement communautaire et autres.
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Marie-Pier Blais, Technicienne au Centre d’archives Mgr-Antoine-Racine
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Source consultée: Fonds Archevêché de Sherbrooke, Sous-série Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke (A9,SS4)