En cette journée internationale des femmes, nous souhaitons mettre en valeur le travail de sœur Renée du Saint-Sacrement (Marie-Antoinette Guinebretière), laquelle a œuvré toute sa vie à l’enseignement auprès des jeunes québécois. Cette dernière avec ses consoeurs des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus a élaboré au cours des années 1940 une méthode d’apprentissage de la lecture révolutionnaire : la méthode dynamique. 

La méthode dynamique, anciennement connue comme la méthode de lecture globale active, se distingue par son approche en trois temps. Les enfants apprennent d’abord à discerner des phrases simples, puis à identifier des mots à l’intérieur de la phrase et finalement vient l’apprentissage par l’analyse des mots en syllabes et des lettres. Cette méthode sera mise sur pieds vers 1942 et continue à être développée, puis enseignée dans les collèges desservis par les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus. Grâce à la détermination de sœur Renée-du-Saint-Sacrement, la méthode dynamique sera popularisée, d’abord en Estrie, où la maison provinciale de cette communauté se trouve, avant de se répandre à la grandeur de la province. Dès 1953, le département de l’Institution Publique du Québec reconnaîtra cette nouvelle méthode d’enseignement, ce qui favorisera grandement son utilisation. 

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C’est grâce à la ténacité des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus ainsi que des autres communautés religieuses enseignantes que la méthode dynamique traversera les époques et les frontières. Malgré plusieurs réformes que subit l’enseignement scolaire du Québec, la méthode dynamique restera enseignée et pratiquée pendant près d’un demi-siècle. Les Filles de la Charité continueront d’enseigner en tant que chargées de cours la méthode dynamique aux cohortes des futurs enseignants de l’Université de Sherbrooke par le Centre de pédagogie dynamique jusqu’aux débuts des années 2000. 

Il est important de souligner que plusieurs reconnaissent sœur Renée-du-Saint-Sacrement comme l’une des femmes qui auraient le plus contribué à la modernisation de l’école québécoise. Son incroyable implication pour l’enseignement sera reconnue par le Département de l’Instruction publique du Québec qui lui remet la décoration de Commandeur de l’Ordre du mérite scolaire ainsi que par l’Université de Sherbrooke. Elle sera d’ailleurs la première femme à recevoir un doctorat honoris cause remis par cette université le 7 juin 1969.

Marie-Pier Blais, technicienne aux archives